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dans l'affligeant pensum de ses entretiens avec Sadoul Franquin s'est laissé dire que Spirou n'avait aucun caractère aucune expression aucune personnalité qu'en fait il ressemblait à Tintin et tant qu'à faire à Bécassine
ben oui mais non alors qu'en effet Tintin est plutôt lisse surtout aux commissures de peau Spirou a un caractère de cochon et ne se gêne pas pour le montrer
un petit quizz le temps que je rassemble et scanne ma doc d'où vient cette image
FUCK THE UKRAINIANS
Dernière modification par Mormiter Pacha, 26 septembre 2022, 18h38.
non seulement l'image de Franquin est bien plus vivante non seulement expressions comme attitudes sont bien plus esthétiques mais en plus Sirius a commis l'incroyable erreur de faire tenir une épée de la main gauche or en tout cas jusqu'au XVIIIème aucun bretteur n'aurait utilisé cette main pour l'escrime pour l'évidente raison qu'en tenant son bouclier à gauche on protège son cœur
certes Sirius a fait ça pour qu'on voit l'arme mais Franquin a su tourner cette difficulté tout simplement en lui faisant lever le bras
quand on veut parler de BD de façon un peu plus sérieuse que "Pompilius" on doit d'abord relire ces œuvres dans le contexte où elles existaient soit la parution en hebdo et je peux vous dire que la première page tranchait fortement sur les suivantes tant par l'en tête que par les aventures de Spirou
à ce sujet je suis forcé d'admettre que certains exégètes s'esbaudissent devant les dessins noir et blanc de Franquin c'est à dire...tels que les recevaient les coloristes mais comme à ce stade il n'avait jamais été prévu de les montrer à qui que ce soit d'autre je vous avouerai que ce genre de démarche m'échappe totalement
dans cette ligne de pensée je dois vous dire que je me fous complètement que l'opportuniste Guernica de ce truqueur de Picasso soit en couleurs ou en noir et blanc par contre je me vois mal me pâmer devant les esquisses au fusain de Michel Angelo, Delacroix ou Géricault
Dernière modification par Mormiter Pacha, 16 avril 2014, 19h09.
je cite Numa (pas Pompilius). -"Parlons un peu de Spirou, au départ sa figure est une copie inconsciente de celle de Tintin?" - "Je ne sais pas, c'est bien possible." - "Regarde les deux visages, finalement aussi anonymes l'un que l'autre: petit nez droit, menton arrondi, bouche à peine esquissée...remplace les mèches de Spirou par la houppe..." - "Oui, c'est un visage assez anonyme, chez Jijé la figure était plus caractérisée, c'est moi qui l'ai égalisée, je suis arrivé à ce Spirou tintinesque, oui...
il me semble que de nous trois c'est moi qui ressemble le plus à Spirou et j'admets aussi que mon visage est plus anonyme que ceux de Franquin et de Sadoul mais ça ne me gêne pas
à part cette immense connerie j'ai lu plein d'ouvrages sur Franquin pas vraiment dithyrambiques mais en tout cas dans le sens du poil et jamais je n'ai lu quoique ce soit qui ressemble à une critique d'art or Franquin a été un artiste
je pensais, et vous invite à en faire autant, parler ici de: son utilisation du nombre d'or, son talent de composition, son équilibre des formes, son sens de la perspective; son génie des expressions, des mouvements, du rendu des sentiments ou de l'action, la vie dans ses tableaux; son habileté à raconter par images, son pouvoir d'évocation, la qualité de ses récits, la description de l'action; enfin son côté caricature, son trait personnel inimitable, la force du crayonné
pour répondre d'ores et déjà à la question qui va revenir: il se trouve que je ne sens la réunion de ces quatre éléments à leur maximum que de 1950 à 1960: c'est comme ça, et pour éviter toute polémique disons qu'il s'agit d'une question personnelle de goût
Dernière modification par Mormiter Pacha, 16 avril 2014, 21h29.
je n'ai jamais vu un dessinateur de BD avoir un tel sens de l'utilisation du nombre d'or
nous avons là un tableau remarquablement composé où chaque détail joue un rôle la brique par terre devant Spirou souligne le cône de lumière, les animaux sur la gauche sont comme chez Delacroix un élément de décor qui en fait nous ramène au personnage principal lequel est exactement là où il doit être, soit légèrement décalé par rapport à la lumière et à la perspective que forment les charpentes, la quelle utilisation du bois permet en plus de mettre l'accent sur le personnage principal, qui littéralement sort de cet univers
ajoutez le tuyau du tout premier plan dont la forme ondulante va s'opposer au cône géométrique de lumière et le chambranle qui "arrête" notre coup d’œil, analysez le mélange des couleurs vous avez une des vignettes les plus stupéfiantes de toute l’histoire de la BD
Dernière modification par Mormiter Pacha, 19 avril 2014, 09h29.
Moi je propose que tu sois rédacteur des versions commentées de Franquin chez Dupuis car c'est véritablement plus intéressant que celles qui y sont proposées
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