1. Création des Editions SOL3 par Guy et Simone Boucher et continuation des activités par Henri Brenot :
Les Editions SOL3 ont été créées, au milieu des années 80, par Guy Boucher, l’un de nos grands « designers » français, de la trempe de Roger Tallon, le designer des TGV…
Parallèlement à son métier de designer, Guy Boucher s’intéressait à toutes les formes de l’art : la sculpture, la peinture… et la BD. Il était l’ami de nombreux artistes, et en particulier celui de Jean-Marie Pigeon – le véritable précurseur de la sculpture de Bande Dessinée – et celui de Philippe Druillet dont le grand public a pu encore récemment apprécier le grand talent qui s’exprime dans les décors et les costumes créés pour la série « Les Rois Maudits », sur France 2.
En fondant les Editions SOL3, Guy Boucher est également devenu leur éditeur, pour un certain nombre de leurs œuvres. Son épouse, Simone Boucher, a été la gérante en titre de SOL3 dès l’origine.
Le « Buste Tintin au mouchoir » – 39 cm de haut, est le premier Objet d’Art sculpté par Jean-Marie Pigeon, inspiré par l’œuvre d’Hergé, qui ait été édité par Guy Boucher chez SOL3, dans une série limitée prévue à 850 exemplaires.
Les Editions SOL3 détenaient en effet les droits d’édition pour cette oeuvre, grâce à un contrat de Licence Tintin qui a été géré successivement par Lombard, puis par Ellipse, une filiale de CANAL+, avant d’être repris en gestion directe par Hergé/Moulinsart à Bruxelles.
D’autres Objets d’Art faisaient partie de la Collection SOL3 montée par Guy Boucher, par exemple :
- La « Lampe Champignon Tintin » était en préparation pour une édition à venir ; Jean-Marie Pigeon avait réalisé la sculpture, sur une idée lancée par Philippe Druillet, et Guy Boucher avait dessiné le globe en opaline et lancé une première série en fabrication chez le verrier.
- Les bronzes de Philippe Druillet : Le « Dieu noir » – 18 cm de haut, d’une part, et le « Guéridon Dragon » – 80 cm de haut, ainsi que « l’Itaï » – 10,2 cm de haut, d’autre part (fonderie Huguenin). Ces deux dernières pièces ont été sculptées par Jean-Marie Pigeon, à la demande de Philippe Druillet et de Guy Boucher. En 1997, les Editions SOL3 ont rétrocédé leurs droits d’édition des œuvres de Philippe Druillet à un de ses amis.
- Des lithographies de Philippe Druillet.
- Guy Boucher lui-même avait conçu et modelé une collection d’animaux qui ont été réalisés en cristal par les Cristalleries Royales de Champagne ; la même pièce comportait à la fois du cristal transparent et du cristal de couleur (sablé), ce qui exigeait un exploit technique au moment de l’assemblage. Jean-Marie Pigeon avait prêté main forte à Guy Boucher pour réaliser la sculpture de ces pièces.
Au cours de l’année 1991, Guy Boucher qui travaillait avec Henri Brenot dans le domaine du « design », demande à celui-ci si l’activité d’Edition d’Objet d’Art lui paraissait intéressante et valable à poursuivre. Ayant obtenu une réponse très positive, Guy Boucher convient alors avec Henri Brenot de faire équipe avec lui dans SOL3.
Malheureusement, Guy Boucher décède en 1992…
Au cours de cette même année, Simone Boucher et Henri Brenot choisissent de poursuivre ce qui avait été lancé par Guy Boucher, et décident de développer ensemble les activités d’Edition d’Objets d’Art de SOL3.
Henri Brenot devient alors le gérant de SOL3. Ultérieurement, Simone Boucher décidera de quitter Paris pour s’installer définitivement dans sa maison du pays basque ; elle se retira complètement, de ce fait, des activités de SOL3 et Henri Brenot poursuivra seul.
2. Les développements de la Collection SOL3 :
La Collection SOL3 s’enrichit progressivement des nouvelles créations sculptées par Jean-Marie Pigeon, inspirées des œuvres d’Hergé, dans le cadre du contrat de Licence Tintin de SOL3. Elles portent toutes le copyright Hergé/Moulinsart :
- La « Lampe Champignon Tintin » – sculpture polychrome – 38 cm de haut – série limitée prévue à 1.750 exemplaires.
- La « Grande Jarre Tintin Lotus Bleu » – sculpture polychrome – 118 cm de haut – série limitée prévue à 24 exemplaires.
- La « Statue d’Abdallah avec son Avion Jaune » – sculpture polychrome – 79 cm de haut – série limitée prévue à 48 exemplaires.
- Le « Buste de Mitsuhirato ligoté » – sculpture monochrome (blanc) ou polychrome – 79 cm de haut – série limitée prévue à 48 exemplaires. Malheureusement, SOL3 n’aura jamais le temps de lancer une édition commerciale de cette pièce, du fait du non renouvellement de la Licence Tintin de SOL3 *1.
- La « Statue de Tchang » – sculpture monochrome (blanc) – 95 cm de haut – série limitée prévue à 12 exemplaires.
Comme on le voit, la « grandeur nature » est l’échelle de prédilection de Jean-Marie Pigeon.
Pour pouvoir passer en édition, chaque création de Jean-Marie Pigeon devait obligatoirement recevoir l’approbation préalable d’Hergé/Moulinsart, sur présentation par SOL3 d’un exemplaire de chaque sculpture de Jean-Marie Pigeon.
Un exemplaire de chaque création ainsi agréée par Hergé/Moulinsart devait être remis gratuitement aux ayant-droits, par les soins de l’Editeur SOL3.
3. Les travaux de Création, de production et d’Edition :
Ces développements de la Collection SOL3 demandent une véritable débauche d’énergie.
Tout d’abord en création, chez Jean-Marie Pigeon ; puis en production, au fur et à mesure des commandes et des livraisons, chez Kenneth (« Ken ») Koupal *2, l’artisan d’Art choisi par SOL3 pour réaliser les moules *3 de chaque Objet d’Art, puis les tirages des pièces en utilisant les résines appropriées, puis les « finitions » et enfin la mise en couleurs, avec des peintures de qualité « automobile », les plus résistantes qui soient dans une très belle gamme de coloris disponibles *4.
Tous ces travaux de production se font avec le soutien et sous le contrôle permanent de Jean-Marie Pigeon et d’Henri Brenot.
Dans les années 90, les coûts supportés par les Editions SOL3 pour assurer ces développements sont très importants, tandis que la commercialisation des Objets d’Art SOL3 reste difficile étant donné le prix de revient inévitablement élevé de chacune des pièces ; autant dire que ces coûts n’ont jamais pu être amortis…
Cependant, il y a toujours une conviction profondément installée chez SOL3 : rien n’est trop beau pour mettre en valeur le grand talent de ses artistes et donner une véritable pérennité à leurs œuvres.
D’ailleurs SOL3 présentait ses Collections sous le nom générique : « Les Antiquités du Futur © ».
4. Les matériaux utilisés :
Par souci de perfection, les Editions SOL3 utilisent les meilleurs matériaux : le bronze, les meilleures résines – plutôt que le plâtre – l’opaline, les meilleures peintures...
SOL3 a même mis au point avec son artisan d’Art, Ken Koupal, une résine composite faite d’un mélange intime de forton et de fibre de verre servant à « armer » la résine.
Il fallait que cette résine composite se travaille très bien en « finitions », qu’elle prenne les couleurs aussi bien – sinon mieux – que le plâtre, qu’elle soit plus légère qu’une résine classique *5, et qu’elle soit, de plus, quasiment ininflammable et capable de résister pratiquement à tous les chocs.
Les tests les plus sévères ont été effectués par SOL3 ; ils ont démontré que cette résine composite avait toutes les qualités recherchées. C’est ce qui explique le choix du forton par SOL3, malgré son coût très élevé.
5. La « puce électronique SOL3 », dès 1994 :
Enfin, Henri Brenot • Editeur SOL3, s’est énormément préoccupé de trouver le moyen de lutter contre le plagiat et la contrefaçon qui sont le signe d’un manque de respect total pour l’artiste et pour ses œuvres.
Il fallait « marquer » chaque pièce pour qu’elle devienne « unique au monde ».
Les recherches ont été longues et difficile car le monde entier balbutiait encore dans ce domaine, à l’époque…
Dès 1994, les Editions SOL3 ont finalement choisi, chez Hughes Identification Devices *6, une « puce électronique » (ou « transponder ») dotée d’un numéro de code « unique » à 11 chiffres *7 !
Le « transponder » se présentait sous la forme d’un petit tube de verre, de moins de 15 mm de long, fermé aux deux bouts, contenant un système « récepteur/émetteur » réagissant aux ondes radio, et activable par l’onde radio envoyée par un « lecteur de codes » spécifique.
Cette puce a été implantée dans les Objets d’Art édités par SOL3, à partir d’avril 1994 et jusqu’à fin 1996, selon un Protocole exclusif défini par SOL3.
Conformément à ce Protocole exclusif SOL3 ©, la puce peut être « déchiffrée » au moyen du « lecteur de codes » Hughes Identification Devices détenu par SOL3.
Chaque Objet d’Art édité par SOL3, dans ces conditions, recevait un Certificat d’Origine faisant clairement ressortir le numéro de code de la puce.
6. La fin de la Licence Tintin de SOL3 :
Le dernier contrat en date de Licence Tintin des Editions SOL3 prenait fin le 31 décembre 1996.
Il aurait pu être renouvelé, comme les fois précédentes, ce qui aurait permis aux Editions SOL3 de continuer à étendre la Collection SOL3 et à diffuser les Objets d’Art créés par Jean-Marie Pigeon, à partir de l’œuvre d’Hergé, dans de bonnes conditions – jusqu’à atteindre, idéalement, le nombre d’exemplaires de chaque tirage défini à l’avance par l’Editeur…
Malheureusement, les héritiers d’Hergé en ont décidé autrement chez Hergé/Moulinsart. Ils ont choisi de mener une nouvelle politique, comme c’était parfaitement leur droit !
Ils ont pris la décision, à partir de la fin de l’année 1996, de ne renouveler aucune des Licences Tintin qui avaient été signées par Ellipse, la filiale de CANAL+, avec les licenciés Tintin.
On ne peut que regretter qu’une telle décision ait été prise sans aucune considération pour les lourds investissements qui avaient été consentis par certains licenciés, comme dans le cas des Editions SOL3…
Le sort des moules de SOL3 a fait l’objet d’une dernière négociation avec les ayant-droits d’Hergé. Selon le contrat de Licence Tintin, SOL3 devait détruire les moules, en présence d’un huissier, et donner à Hergé/Moulinsart l’attestation de cette destruction. SOL3 a fait valoir auprès d’Hergé/Moulinsart le droit d’un artiste et de son Editeur de protéger l’œuvre de l’artiste. Or les moules sont considérés comme partie intégrante de l’œuvre. SOL3 était prêt à remettre les moules à Hergé/Moulinsart, à charge pour eux d’en assurer la bonne conservation. C’est finalement à SOL3 que Hergé/Moulinsart a laissé le soin de conserver les moules…
7. Les quantités produites pour chacune des pièces de la Collection SOL3 avant fin 1996 ?
Les Collectionneurs se sont souvent interrogés sur les quantités réellement produites pour chacune des pièces de la Collection SOL3, avant fin 1996. La question est bien légitime.
La rareté des pièces s’explique par l’arrêt prématuré de la Licence Tintin de SOL3, en 1996…
Du fait de la valorisation qu’ont connu ces pièces sur le marché, on a vu se répandre quantité de « faux » et de « copies »…
Pour donner une indication générale aux Collectionneurs, sans toutefois « renseigner » les faussaires par des informations trop précises, SOL3 est en mesure de confirmer qu’au 31 décembre 1996, aucun tirage des Objets d’Art SOL3 créés par Jean-Marie Pigeon dans la Collection SOL3 n’a dépassé le tiers du tirage limité prévu initialement pour chaque pièce par l’Editeur ; et certaines pièces n’ont pu être éditées que dans des quantités très faibles…
8. Attestation d’Authenticité, à partir de 2005 :
Pour répondre à la demande des Collectionneurs, Jean-Marie Pigeon, le sculpteur, et Henri Brenot, l’Editeur SOL3, ont mis au point, ensemble, une procédure d’Authentification des Objets d’Art SOL3 créés par Jean-Marie Pigeon dans la Collection SOL3.
Si, après contrôle, une pièce est reconnue authentique par Jean-Marie Pigeon et Henri Brenot, le Collectionneur reçoit une Attestation d’Authenticité qui détaille les résultats du contrôle.
http://www.objectible.net/forumobjec...ic.php?t=12146
Cette procédure doit grandement aider à lever les éventuels doutes sur l’authenticité des pièces qui circulent sur le marché.
9. La nouvelle « puce électronique SOL3 », à partir de 2005 :
Les Objets d’Art de la Collection SOL3 édités avant avril 1994 n’avaient pas pu être dotés de la « puce électronique SOL3 ».
Henri Brenot • Editeur SOL3, s’est donc préoccupé de mettre à jour le Protocole exclusif SOL3 © – maintenant déposé à l’INPI – pour être en mesure, à la demande des Collectionneurs, de doter tous les Objets d’Art de la Collection SOL3 d’une « puce électronique », à condition qu’ils soient reconnus comme authentiques après contrôle.
La technologie a énormément évolué depuis une décennie, et l’utilisation des « puces électroniques » se généralise maintenant à grande vitesse, dans tous les domaines.
Avec la société HID Corporation Limited, membre du Groupe ASSA ABLOY *8 qui a racheté la société Hughes Identification Devices *9, Henri Brenot • Editeur SOL3, a sélectionné :
- Une nouvelle « puce électronique SOL3 », modèle HID® MicroProx®-Tag, elle aussi dotée d’un numéro de code unique chiffré,
- Un nouveau « lecteur de codes » modèle HID®, issu de la plus récente technologie hautement sécurisée, qui permet également d’incorporer dans la « puce électronique SOL3 » des informations spécifiques SOL3 *10.
La « puce électronique SOL3 », modèle HID® MicroProx®-Tag est autocollante. Elle est dorénavant implantée par Henri Brenot • Editeur SOL3, sur une partie visible – mais discrète – de l’Objet d’Art, afin que, lors d’un examen attentif de cet Objet, il soit possible de déceler la présence de la « puce électronique SOL3 » utilisée ici comme moyen d’identification, d’authentification et de protection de l’Objet d’Art.
Une Attestation « puce électronique SOL3 » est délivrée par Henri Brenot • Editeur SOL3, lors de chaque implantation de puce.
Chaque pièce authentique est ainsi « marquée » pour devenir « unique au monde » ; aucun plagiat ni aucune contrefaçon ne sauraient y résister… Et, en cas de vol… la pièce ainsi dotée de la « puce électronique SOL3 » peut être parfaitement identifiée.
10. La « cote » des Objets d’Art SOL3, créés par Jean-Marie Pigeon, en novembre 2005 :
Les Ventes aux enchères publiques qui ont eu lieu fin novembre 2005, chez TAJAN et ARTCURIAL, à Paris, ont fixé la « cote » des Objets d’Art créés par Jean-Marie Pigeon et édités par SOL3 à des niveaux qui n’avaient jamais été atteints auparavant :
- « La Grande Jarre Tintin Lotus Bleu » polychrome © Hergé/Moulinsart : 33.000 €uros (à noter : le modèle vendu était en plâtre et non pas en forton)
- « La Statue d’Abdallah avec son Avion Jaune » polychrome © Hergé/Moulinsart : 20.000 €uros
- « Le Buste Tintin au mouchoir » polychrome © Hergé/Moulinsart : 6.800 €uros
- « Le Buste Mitsuhirato ligoté » monochrome © Hergé/Moulinsart : 17.600 €uros
Tandis que le prototype en plâtre de « La Lampe Champignon Tintin » polychrome © Hergé/Moulinsart, s’est vendu 6.600 €uros.
Même si l’on peut regretter que chaque Collectionneur qui le souhaiterait ne soit pas en mesure de détenir au moins un Objet d’Art de Jean-Marie Pigeon, c’est un bel hommage qui a été rendu, au cours de ces deux Ventes aux enchères publiques, à l’immense talent de notre sculpteur, véritable précurseur de la sculpture de bande dessinée *11.
Paris, le 4 décembre 2005.
Henri Brenot • Editeur SOL3
4, rue Fermat • 75014 Paris • France
Tél. : 01 43 22 09 50 • Fax : 01 42 79 85 99
Email : henri.brenot@sol3art.com
Site web (en construction) : www.sol3art.com
*1 Sujet évoqué au § 6, page 3, dans ce texte.
*2 Un artisan américain très talentueux qui avait décidé de vivre en France.
*3 Soit quasiment un moule pour chaque partie de la sculpture qui était « décortiquée » en autant de parties qu’il en faut pour faire ressortir chaque couleur de la sculpture polychrome : un travail de titan !
*4 Fin 1996, quand Ken Koupal n’a plus été en mesure de poursuivre ses travaux, ce sont les Ateliers Leblon-Delienne qui ont assuré la production des derniers « Bustes Tintin au mouchoir », à partir des moules de SOL3.
*5 Le facteur poids a son importance, dans le cas de « La Grande Jarre Tintin Lotus Bleu », par exemple.
*6 Société créée, à l’origine, par le célèbre milliardaire californien, Howard Hughes.
*7 Il y a 10 milliards de combinaisons pour composer un numéro de code « unique » à 11 chiffres !
*8 Leader mondial des systèmes d’identification et de protection.
*9 Le partenaire des Editions SOL3 pour les « puces électroniques », de 1994 à 1996.
*10 Bien entendu, les « puces électroniques SOL3 » implantées entre 1994 et 1996, continuent à pouvoir être « déchiffrées » avec le « lecteur de codes » Hughes Identification Devices que SOL3 a précieusement conservé.
*11 Voir le livre : Pigeon – Sculptures de bande dessinée – Christian Desbois Editions – Paris, novembre 1995.
Les photos sont issues de la Galerie Pigeon et du livre Pigeon – Sculptures de bande dessinée – Christian Desbois Editions...
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